Formation professionnelle afest : définition et enjeux en France

En 2018, la France a officiellement ouvert la porte à une forme de formation qui détonne dans le paysage habituel, tout en posant des garde-fous rigoureux. Ce dispositif ne se contente pas d’un simple stage ni d’une transmission improvisée : il exige une alternance balisée entre action sur le terrain et réflexion guidée, avec l’appui d’un accompagnateur clairement identifié.

Les entreprises disposent d’une réelle latitude pour ajuster ce format à la réalité de leur activité, mais elles doivent suivre une méthodologie précise, prouver et documenter l’évolution des compétences de leurs équipes. Ce cadre répond à une exigence forte : permettre aux salariés de rester compétitifs et réactifs face aux mutations accélérées des métiers.

Afest : une nouvelle approche de la formation professionnelle en France

L’action de formation en situation de travail (AFEST) a rebattu les cartes de la formation professionnelle dans l’Hexagone. Instaurée par la loi Avenir professionnel en 2018, sous l’œil vigilant du Code du travail, cette voie tranche nettement avec les méthodes classiques. Sa particularité ? Le développement des compétences s’ancre dans la réalité quotidienne du métier, au sein même de l’entreprise.

Le format séduit massivement les TPE-PME : flexibilité, simplicité pour transmettre les gestes métier, accès facilité. Qu’il s’agisse d’industrie ou de services, le dispositif s’adresse à tous les salariés, même si son impact se fait surtout sentir dans les petites structures où l’agilité et la capacité à transmettre rapidement priment. Les réseaux professionnels, l’OPCO Mobilité ou la DRIEETS Île-de-France multiplient les dispositifs de soutien, tandis que des entreprises comme AXA Vendée Bocage témoignent déjà de ses effets sur le terrain.

Pour mieux comprendre cet engouement, on peut pointer plusieurs avantages :

  • Reconnaissance légale : l’AFEST bénéficie d’un cadre juridique solide depuis 2018.
  • Accessibilité : elle s’adresse à tous, quel que soit le profil ou l’ancienneté dans l’entreprise.
  • Adaptabilité : elle s’ajuste à tous les métiers et accompagne aussi bien des parcours qualifiants que la VAE.

La reforme formation professionnelle a véritablement hissé l’AFEST au rang d’outil central pour les ressources humaines. Son efficacité tient à un enchaînement précis : immersion sur le terrain, analyse régulière des pratiques, encadrement rapproché par un référent ou un professionnel chevronné.

Quels sont les principes clés et le fonctionnement concret de l’AFEST ?

L’AFEST s’adosse à deux fondements : agir en situation réelle et analyser ses actions. L’apprenant progresse à travers des missions ciblées, directement reliées à son poste. Ce cadre actif transforme l’environnement de travail en véritable terrain d’expérimentation pédagogique.

Plusieurs étapes structurent la démarche :

  • observation minutieuse de l’activité à transmettre, pour saisir ses enjeux et spécificités ;
  • construction du parcours pédagogique sur-mesure ;
  • enchaînement de séquences de travail, alternant pratique et prise de recul sous l’œil d’un formateur ou référent AFEST ;
  • validation des compétences développées tout au long du parcours.

Toujours présent, le tuteur de terrain ou référent pilote la progression : il observe, ajuste, éclaire chaque étape. Les temps de réflexion intégrés à la démarche renforcent la capacité à prendre conscience de ses acquis et de ses axes de progrès. L’AFEST trouve naturellement sa place dans un plan de développement des compétences d’entreprise et s’articule sans effort avec une certification ou une VAE.

Pour garantir la qualité de la transmission, chaque étape doit être documentée, avec désignation officielle d’un référent. Les entreprises peuvent s’entourer d’un organisme de formation ou solliciter leur OPCO pour structurer et financer le parcours. Résultat : l’AFEST s’impose comme l’une des solutions RH les plus connectées au terrain.

Les bénéfices de l’AFEST pour les entreprises et les salariés

L’action de formation en situation de travail représente une réponse directe aux défis d’évolution des métiers et à la nécessité, pour les salariés, de renforcer leurs compétences. Transmission des gestes, adaptation aux nouveaux outils, échanges entre collègues : ici, l’apprentissage vient de l’intérieur. La Loi Avenir professionnel et le Code du travail ont permis une véritable accélération de la transformation des pratiques internes ou de la transition vers le digital.

Pour les TPE-PME dépourvues de service formation, l’AFEST met la formation à portée de main. Elle pallie bien des besoins, parmi lesquels :

  • intégration rapide des nouveaux collaborateurs ;
  • accompagnement lors de changements d’outils, d’organisation, ou de process ;
  • fidélisation des équipes ;
  • respect des obligations légales de formation professionnelle.

Côté salarié, l’intérêt est tout aussi évident. Le parcours est taillé sur mesure, avec une utilité immédiate. L’apprentissage s’inscrit dans la vraie vie de l’entreprise, participant à la motivation et à la reconnaissance des collaborateurs. L’AFEST ouvre par ailleurs sur des certifications ou une VAE, garantissant une reconnaissance officielle des compétences développées. Les OPCO accompagnent la dynamique et peuvent mobiliser des financements, une ressource appréciable sur les métiers sous tension ou en pleine mutation.

Enfin, ce format favorise la dynamique collective et l’innovation : échanges entre générations, mutualisation des pratiques, accompagnement au plus près du terrain… Un climat propice à l’envie d’évoluer, d’anticiper et d’inventer au sein des équipes.

Ouvrier apprenant outils en atelier lumineux

Réussir la mise en place de l’AFEST : exemples pratiques et conseils essentiels

Mettre en place une AFEST qui tienne ses promesses suppose de structurer chaque étape sans laisser place à l’approximation. Tout démarre par une observation méthodique du poste : on isole les missions cruciales, on consigne les gestes clés. L’exemple d’AXA Vendée Bocage démontre que le choix du référent AFEST, qu’il vienne de l’intérieur ou de l’extérieur, simplifie le pilotage du projet et rassure toutes les parties prenantes.

Puis, l’élaboration du parcours s’appuie sur la réalité du quotidien. Les mises en situation se succèdent, ponctuées par des temps d’analyse et d’échanges avec le tuteur. Ce dernier accompagne, oriente, ajuste le fil pédagogique pour coller aux évolutions du poste. L’assiduité sur les temps de réflexion partagée et l’implication des managers de proximité décuplent l’impact du dispositif.

Pour suivre les progrès et rendre le dispositif encore plus fiable, l’adoption d’outils numériques gagne du terrain, notamment dans les PME. Des plateformes spécialisées facilitent la traçabilité des acquis, la structuration des étapes et le partage d’expérience entre pairs. La Fédération des Entreprises d’Insertion et les OPCO recommandent d’ailleurs de s’appuyer sur des outils éprouvés, afin de rester fidèle au cadre légal.

L’appui d’organismes spécialisés représente un atout supplémentaire : des spécialistes ou des équipes dédiées peuvent accompagner la montée en compétences et proposer des retours d’expérience concrets, gages de succès. Cette démarche s’intègre dans le plan de développement des compétences global de l’entreprise, ouvrant, à terme, le champ à la certification ou à une VAE.

L’AFEST façonne une manière nouvelle d’évoluer au travail : ancrée dans l’action, attentive à l’humain, capable d’épouser au plus près la réalité des métiers. À chaque entreprise d’y puiser l’opportunité de réinventer la formation pour donner du souffle à son avenir collectif.